Scènes de guerre" dans les rues de Téhéran

Publié le par bilagoly

 Le grand ayatollah Hossein Ali Montazeri a averti, jeudi 25 juin, que si la répression des manifestations pacifiques se poursuivait en Iran, elle pouvait faire tomber le gouvernement. "Si le peuple iranien ne peut pas revendiquer ses droits légitimes dans des manifestations pacifiques et est réprimé, la montée de la frustration pourrait éventuellement détruire les fondations de n'importe quel gouvernement, aussi fort soit-il", a-t-il déclaré. M. Montazeri, dont le rang est le plus élevé dans le clergé chiite iranien et dont l'influence est importante, a déjà dénoncé la réélection du président Ahmadinejad et sa défiance envers le régime et le Guide suprême, Ali Khamenei. "Malheureusement cette excellente opportunité [de l'élection] a été utilisée de la pire façon qui soit", avait-il résumé peu après le scrutin. Il appelle désormais ses compatriotes à poursuivre leur mouvement. Avec 60 fils de dépêches thématiques, suivez l'information en continu Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offerts Sur le même sujet Vidéo L'université, au cœur de la contestation à Téhéran Les faits Téhéran interdit toute manifestation en faveur de Moussavi Analyse Iran : la "troisième révolution" ? Compte-rendu Pour Ahmadinejad, il n'y a eu "aucune irrégularité" dans son élection Portfolio La police charge les opposants Les faits Les médias internationaux muselés Edition abonnés Repère : Iran : une élection présidentielle à énigmes Vous êtes en Iran, racontez les évènements après les élections. Comment se déroulent les manifestations et les affrontements entre pro et anti Ahmedinejad ? Quel est l'état d'esprit dans votre entourage ? Une sélection de témoignages sera publiée sur Le Monde.fr

A Téhéran, la journée de mercredi a été marquée par de nouveaux affrontements. La situation reste toutefois assez confuse car l'information ne parvient aux rédactions occidentales que via des témoins. Selon ces derniers, quelques centaines d'Iraniens se sont réunis dans la capitale, près du Parlement. Selon des sources citées par le Guardian, la ville a même été le théâtre de "scènes de guerre" : la police, appuyée par des hélicoptères, a chargé les manifestants et usé de gaz lacrymogènes et de matraques pour les frapper. Des témoins affirment avoir entendu des détonations et indiquent que plusieurs personnes ont été arrêtées. Un Iranien a envoyé cette vidéo sur le site de partage YouTube, mercredi 24 juin, dans laquelle on entend des détonations. Le New York Times rapporte qu'une jeune fille aurait été tuée lors de cette journée de répression. M. Moussavi s'est retrouvé un peu plus isolé car un autre candidat qui contestait jusqu'ici la régularité du scrutin, Mohsen Rezaï, a retiré sa plainte auprès du Conseil des gardiens. Un autre candidat, Medhi Karoubi, a annulé un rassemblement, jeudi, à la mémoire des manifestants tués. Selon un bilan officiel, 17 personnes sont mortes et plus d'une centaine ont été blessées. A cela s'ajoutent les arrestations des plus proches collaborateurs de M. Moussavi, de journalistes du quotidien Kalemeh Sabz, qu'il finance, ainsi que celle de sa femme, annoncée par le Guardian. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a demandé jeudi au président américain Barack Obama de cesser de "s'ingérer" dans les affaires de l'Iran, a indiqué l'agence de presse Fars. "J'espère que vous [M. Obama] éviterez de vous ingérer dans les affaires de l'Iran et exprimerez des regrets de manière à ce que le peuple iranien en soit informé", a dit M. Ahmadinejad.

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